Jamais nous n’aurions dû nous revoir

Jamais nous n’aurions dû nous revoir, cette première
rencontre avait été “mémorable”. Nous nous étions
laissés emporter par nos rêves d’amour au long
cours. Marins d’eau douce, nous n’avions pas vu se
lever le vent, la tempête en mer. Alors quand nous
nous sommes retrouvés, subsistait toujours l’ombre
de ces gouffres profonds creusés par les vagues qui
risquaient de nous engloutir et pourtant : une
étincelle a jailli des braises encore ardentes.

Marie-Amélie Rigal

Le coureur

Dans ces allées d’arbres et bosquets clairsemées,
Seuls rayons à travers les nuages semés,
Branches et feuilles mortes, plus droit de cité !
De si verts bourgeons percent cette opacité,

Au milieu, serpente un secret sentier
Qu’un homme, seul, parcourt, vite, en son entier.
De lui, voyez donc l’ombre au loin projetée,
Survolant les copeaux à ses pieds jetés,

Par un vent si taquin qui se joue des coureurs
Et sème pour eux mille pièges et embûches.
Le plus valeureux sait les déjouer pour l’heure.

Marie-Amélie Rigal

Arnaga et Cambo

Alter ego, Yang et Ying,
Le masculin et le féminin
À regarder de loin, un ecrin
Belle demeure et joli jardin

Où Chantecler fit le coq
Au loin croiser l’Aiglon
Fils d’empereur-sablons !
Ou ce rêveur et sa bicoque

Empires de la lune, Cyrano
Qui eût voulu la décrocher
La belle Roxane, ébaucher,
Dessiner, mirabile anno,

Aux traits de Christian
L’homme beau : non garçon,
Le héros, mieux en gascon
Cambo c’est Rostand !

Marie-Amélie Rigal

La douleur ne m’apprend rien

Elle a surgie sans crier gare
Elle me perce sans un regard
Et j’ai beau l’avoir criée
Elle démonte ma psyché.

Je ne suis plus mon spectateur
Ne s’rai plus mon adorateur,
Je ne souffrirai plus, blâfard
fini, le dernier train sans gare.

Je me délivre de ce poids
La douleur n’a rien de bon
Je la range au placard
Et mets le feu à la maison.

Vincent Bosc @Marcel_FREEDOM

CHEMINS DE TERRE

Sur ce long chemin descendant à travers bois
Au cours sinuant entre des talus pareils
Aux flancs de loups géants au pelage vermeil
Couchés ça-et-là, je descends au fond de moi.

Le silence m’entoure et mes pas me précèdent
Tout alentour en ces bois se fait éternel
Nulle trace de vie que cet homme cruel
Détruisant ses envies, réfutant ses penchants.

Le chemin se rallonge et devenant plus claire
La route devient songe et le but secondaire
De cette descente oblongue au fond du calvaire
J’en tirerai leçons qui changeront la Terre.

Marcel_FREEDOM

Allons bons

Je t’ai pris dans ma main,
J’ai toqué à ton cœur,
Toi tu m’as dit “demain,
Là, j’ai trop de douleur”.

Impatient que je suis,
Mais, aussi, sûr de moi,
J’ai œuvré pour que toi,
Tu guérisses ta vie.

J’avais senti en moi,
Et mon cœur ne ment pas,
Que le tien serait doux,
A ma vie et à nous.

Là, quasiment guérie,
Tu t’avances vers la vie,
Alors viens, prends ma main,
Et écrivons : demain

Marcel_FREEDOM